À Châtillon, les enfants échangent avec la Ministre sur le numérique
« Je ne peux pas réfléchir aux enjeux du numérique pour les enfants sans échanger avec eux », a affirmé la Ministre en ouverture de la rencontre.
Des usages variés, une conscience des risques
Les enfants ont d’abord partagé leurs pratiques numériques : smartphone, tablette, console, télévision… Les écrans font partie de leur quotidien, souvent encadré par les parents pour les enfants en primaire. « Je peux utiliser le téléphone le week-end ou pendant les vacances, mais pas tous les jours », explique une jeune élue du CME. D’autres soulignent l’importance du dialogue familial : « J’ai discuté avec mes parents pour fixer des règles ensemble ».
Mais tous s’accordent sur un point : certaines applications sont difficiles à lâcher. « TikTok, c’est très addictif. J’y passe trop de temps, je n’arrive pas à en sortir », confie une jeune du CMJ, qui a fini par se fixer une limite de temps. « L’algorithme est là pour vous faire revenir. C’est une machine très puissante. Il faut vraiment en parler autour de vous si ça ne va pas », a rappelé la ministre.
L’intelligence artificielle : entre fascination et vigilance
Trois enfants disent utiliser ChatGPT, tout en étant conscients de ses limites. « L’IA peut se tromper, il faut vérifier ce qu’elle dit », note l’un d’eux. Les échanges révèlent des points de vue contrastés : « L’IA va remplacer des métiers comme celui de mon père, qui est traducteur », s’inquiète un jeune, tandis qu’un autre nuance : « Internet aussi, on disait que ça allait supprimer des emplois, mais ça en a créé plein ».
Les enfants identifient aussi les opportunités : « Quand on n’a pas de livres, l’IA peut nous aider à trouver des infos ». Tous saluent l’idée d’un accompagnement à l’école, comme prévu par Elisabeth Borne, Ministre de l’Education nationale, pour la rentrée 2025 pour les élèves de 4ème et 2nde : « Ce serait bien d’avoir des cours pour apprendre à s’en servir et à vérifier les informations », indique un collégien.
Des propositions concrètes pour un numérique plus sûr
Les enfants ont exprimé leurs attentes : plus de sensibilisation au numérique, des campagnes d’information, des interventions dans les écoles.
« Il faudrait une sensibilisation dans toutes les écoles de France pour parler de ça », insiste une élève.
Une autre ajoute : « Certains contenus sur TikTok ne devraient pas être proposés aux enfants. Il faudrait que ce soit vraiment adapté à l’âge ». La Ministre a alors pu rappeler que c’était déjà le cas mais que ce n’était pas toujours respecté, d’où la proposition d’instaurer une limite d’âge pour accéder aux réseaux sociaux.
Le harcèlement en ligne et l’addiction ont également été abordés. « Pour moi, le principal danger, c’est l’addiction. On devient sédentaire, on ne voit plus les autres », confie un jeune. Les participants évoquent finalement le rôle essentiel des adultes qui connaissent les risques et doivent les aider à les éviter. La maire de Châtillon a ainsi rappelé qu’ « il y a toujours un adulte autour de vous pour vous soutenir et vous aider ».
Un dialogue essentiel pour construire ensemble
Ce moment d’échange a permis de faire entendre la voix des enfants sur un sujet qui les concerne au quotidien. Il illustre pleinement l’esprit du programme Ville amie des enfants : reconnaître les enfants comme des citoyens à part entière, capables d’analyse, de propositions et d’engagement.
Tout comprendre sur les droits de l’enfant dans l’espace numérique