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Considérer la nutrition comme facteur déterminant du développement de l'enfant et de l'adolescent

© Ville de Mouans-Sartoux

Pourquoi cette recommandation ?

La nutrition se trouve depuis longtemps au cœur des activités d’UNICEF.

En 2018, UNICEF a contribué à fournir des aliments thérapeutiques qui sauvent des vies à 4,1 millions d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, a amélioré la qualité de l’alimentation de plus de 15,6 millions d’enfants grâce à des programmes d’enrichissement des aliments dans les foyers, a appuyé des programmes visant à prévenir l’anémie et d’autres formes de malnutrition chez plus de 58 millions d’adolescentes et d’adolescents, et a veillé à ce que plus de 300 millions d’enfants bénéficient de services visant à prévenir le retard de croissance et d’autres formes de malnutrition.

En 1990, UNICEF avait instauré un cadre révolutionnaire en matière de nutrition qui visait à définir les multiples causes de la malnutrition. En 2019, UNICEF a repensé ce cadre afin de mettre l’accent sur les facteurs indispensables à une bonne nutrition, à savoir l’alimentation des enfants et des femmes, les soins dont ils bénéficient, les environnements alimentaires dans lesquels ils évoluent, ainsi que les valeurs et l’engagement politique des sociétés pour soutenir le droit à une nutrition adéquate. L’enjeu ne se situe plus aujourd’hui dans les seuls pays en développement.

À travers le monde, le triple fardeau de la malnutrition – à savoir la dénutrition, la faim insoupçonnée et le surpoids – menace la survie, la croissance et le développement des enfants, des jeunes, mais aussi les économies et les nations.

  • À l’échelle du globe, au moins un enfant âgé de moins de 5 ans sur trois ne grandit pas bien car il souffre d’une ou de plusieurs des trois formes les plus visibles de la malnutrition, à savoir le retard de croissance, l’émaciation et le surpoids.
  • Dans le monde, au moins un enfant âgé de moins de 5 ans sur deux souffre de faim insoupçonnée en raison de carences en vitamines et autres nutriments essentiels.
  • Le surpoids et l’obésité ne cessent de gagner du terrain. De 2000 à 2016, la part des enfants âgés de 5 à 19 ans en surcharge pondérale est passée de 10 % à près de 20 %.
  • Le retard de croissance – signe évident qu’un enfant ne se développe pas bien – est à la fois un symptôme de privation passée et un indicateur de pauvreté future.
  • La faim insoupçonnée porte préjudice aux enfants. Chez l’enfant, les carences en fer diminuent les capacités à apprendre.
  • Le surpoids chez l’enfant peut entraîner l’apparition précoce d’un diabète de type 2, la stigmatisation et la dépression. L’obésité infantile est également un important facteur d’obésité à l’âge adulte, laquelle entraîne des répercussions sanitaires et économiques majeures.
  • Le fardeau de la malnutrition sous toutes ses formes est essentiellement porté par les enfants et les jeunes issus des milieux les plus pauvres et marginalisés, qui perpétuent ainsi le cycle de la pauvreté à travers les générations.

Le triple fardeau de la malnutrition est à mettre sur le compte d’une mauvaise alimentation infantile : deux enfants sur trois ne bénéficient pas de la diversité alimentaire minimale recommandée pour une croissance et un développement optimaux.

  • Les mauvais régimes alimentaires conduisent à la malnutrition dès la petite enfance : dans le monde, 44 % des enfants âgés de 6 à 23 mois ne mangent ni fruits, ni légumes, et 59 % ne reçoivent ni oeufs, ni produits laitiers, ni poisson, ni viande.
  • Seul un enfant âgé de 6 à 23 mois sur cinq issu des foyers les plus pauvres et des milieux ruraux reçoit une alimentation conforme à la diversité alimentaire minimale recommandée pour une croissance et un développement cérébral optimaux.
  • De nombreux adolescents scolarisés consomment des aliments hautement transformés : 42 % boivent des sodas au moins une fois par jour et 46 % consomment des aliments issus de la restauration rapide au moins une fois par semaine.

La mondialisation, l’urbanisation, les inégalités, les crises humanitaires et les chocs climatiques entraînent des changements négatifs inédits de l’état nutritionnel des enfants dans le monde.

  • La mondialisation influe sur l’éventail d’aliments proposés et les choix alimentaires : 100 grandes entreprises fournissent à elles seules 77 % des aliments transformés vendus dans le monde.
  • Dans les villes, les enfants pauvres vivent dans des « déserts alimentaires », dans lesquels les aliments sains ne sont pas disponibles, ou dans des « bourbiers alimentaires » proposant une abondance de produits transformés hautement caloriques et à faible teneur en nutriments.
  • Les familles pauvres ont tendance à opter pour des aliments de mauvaise qualité moins coûteux. Du fait de la pauvreté et de l’exclusion, les enfants les plus défavorisés sont ceux qui courent le plus grand risque de souffrir de malnutrition, toutes formes confondues.
  • Les chocs climatiques, la perte de biodiversité et la pollution de l’eau, de l’air et des sols aggravent les perspectives nutritionnelles de millions d’enfants et de jeunes, en particulier dans les milieux pauvres.

(Toutes ces données sont tirées de : Enfants, nourriture et nutrition |Bien grandir dans un monde en mutation, UNICEF, Octobre 2019)

Pourquoi une Ville amie des enfants doit agir ?

Améliorer la nutrition infantile requiert des systèmes alimentaires qu’ils fournissent une alimentation nutritive, sûre, abordable et durable à tous les enfants. La nutrition infantile doit donc être placée au COEUR des systèmes alimentaires locaux : en effet, répondre aux besoins nutritionnels spécifiques des enfants est crucial pour parvenir à un développement durable. Les environnements alimentaires sont déterminants. Lorsque les aliments sains sont connus, abordables, pratiques et qu’ils donnent envie, les enfants et les familles font de meilleurs choix. La ville peut donc contribuer à promouvoir et soutenir une alimentation saine. Elle a toute capacité à créer ce terrain favorable aux changements d’habitudes et de comportements. Les stratégies de communication innovantes, amusantes, accrocheuses et stimulantes visant à promouvoir une alimentation saine s’avèrent efficaces au même titre que l’implication et les expérimentations. A contrario, le marketing des produits alimentaires néfastes et des boissons sucrées est directement associé à la hausse du surpoids et de l’obésité infantiles. Comme au Québec, la collectivité pourrait-elle se donner les moyens d’en amoindrir la portée sur son territoire en limitant la vente et la publicité de produits néfastes à proximité des écoles et des terrains de jeux ?

Investir dans la nutrition infantile est également crucial pour le développement du capital humain. En effet, la nutrition est une pierre angulaire de la croissance, du développement cognitif, de bons résultats scolaires et de la productivité future des enfants. La collectivité doit donc agir pour favoriser un environnement sain et durable pour les enfants et les familles. Une bonne nutrition est essentielle pour le bien-être des enfants et la réalisation des objectifs de développement durable. Aussi doit-elle être placée au cœur des politiques publiques tout en étant soutenues par les acteurs clés concernés, notamment la société civile et même, pourquoi pas, le secteur privé local.

Cela peut se traduire par :

Les conclusions du rapport d’UNICEF “La situation des enfants dans le monde, 2019” peuvent inspirer aux collectivités locales françaises de nombreuses pistes d’actions visant à fournir à chaque enfant un environnement alimentaire sain et durable :

Inciter les fournisseurs de denrées alimentaires à agir dans l’intérêt des enfants.

La collectivité a à sa charge la gestion de la restauration petite enfance, scolaire et périscolaire. Il est donc de sa responsabilité de faire les bons choix en matière de fournisseurs et de traçabilité de l’approvisionnement et de la qualité proposée. Rédactrice du cahier des charges, elle fixe elle-même ses exigences.

Créer des environnements alimentaires sains pour tous les enfants.

Il s’agira pour la collectivité de donner les moyens aux familles, aux enfants et aux jeunes de pouvoir se procurer des aliments nutritifs. Les repas servis par la collectivité sont un excellent « premier pas » mais ils ne suffisent pas. La ville pourra aller plus loin par le biais d’une tarification avantageuse pour tous les enfants, et notamment les plus vulnérables d’entre eux, principales victimes de la malnutrition. Elle pourra également proposer des jardins familiaux pour inciter à la culture de fruits et de légumes, mais aussi en installant une épicerie solidaire à même de procurer un ensemble d’aliments équilibrés pour les plus démunis.

Mobiliser le système éducatif dans sa globalité afin d’améliorer les résultats nutritionnels pour les enfants.

La ville a la capacité d’organiser tout un système éducatif et de sensibilisation à l’alimentation durable auprès des enfants et des familles. L’objectif sur le long terme étant de contribuer à un changement durable des habitudes alimentaires pour un meilleur équilibre nutritif et la préservation de l’environnement. Des ateliers nutrition, des parcours éducatifs spécifiques, des expérimentations en serres ou parcelles municipales sont autant de bonnes pratiques à partager aux enfants et à leurs familles.

Collecter régulièrement des données et éléments de preuve de bonne qualité pour orienter les actions et suivre les progrès.

Agir pour une alimentation durable est un pari sur l’avenir et le développement des enfants mais aussi sur la préservation de notre environnement. Faire le choix d’une politique alimentaire saine c’est s’engager à ce qu’elle soit suivie d’effets, mesurée, partagée en termes de santé, de développement, d’apprentissages, d’appropriation des conduites et valeurs…

Ce qui va changer sur mon territoire

  • Des enfants qui bénéficient d’une alimentation équilibrée et de meilleure qualité
  • Des enfants et des familles mieux informés et accompagnés aux changements de comportements durables en matière d’alimentation
  • Un impact à long terme sur la santé et le développement des enfants

Paroles d’experts

“ En 2007, le Grenelle de l’environnement fixe l’objectif de 20 % de bio dans la restauration scolaire d’ici à 2012. Nous faisons alors le pari du 100 % bio. Et nous y parvenons en 4 ans ! Comment ? Grâce au levier le plus important, celui de la baisse du gaspillage alimentaire. En moyenne, un tiers de ce qui est acheté, produit et cuisiné pour la restauration scolaire est jeté. C’est inadmissible. […] À ce jour, 97 % des enfants scolarisés fréquentent la cantine. Ils bénéficient d’un repas et d’un goûter bio. ”
Gilles Perole
Adjoint au maire chargé de l’éducation à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) et à l’origine du projet alimentaire bio, sain et juste de la ville

Paroles de jeunes

“ « C’est local », « On mange équilibré », « Je sais d’où viennent les légumes », « C’est nous qui avons planté les fèves », « Ça se voit qu’ils font attention à ce que l’on mange ». ”
Les enfants de Mouans-Sartoux